Procès de la veuve noire

Hello all !!

J'inogure aujourd'hui cette section nouvellement crée dans le forum en lançant un fil sur le Procès du moment : celui de la Veuve Noire, soit Dominique Louis.

Pour ceux ne connaissant pas le contexte, un article de Libération le retrace assez bien ... Attention, cela ne reste que de la Presse et il valait mieux être présent aux débats pour se faire une idée.

Article :

La "veuve noire" et son amant devant la cour d'assises
PROCES - La cour d'assise du Rhône va tenter cette semaine de comprendre qui a tué Simon Jochimec, vieux mari richissime, et fraîchement épousé. L'amant de sa jeune femme est soupçonné d'assassinat, et elle-même de complicité. Dominique Louis et Jean-Louis Vaze étaient amants depuis longtemps. Ils ont profité de l'argent du vieil homme, qu'elle l'a épousé à Lyon en septembre 2002. Onze mois plus tard, il trouvait la mort en Espagne, percuté par une voiture. Après avoir tenté de faire croire à un accident, les amants se rejettent la responsabilité du meurtre...

Cendres dans la Saône

Les amis de Simon avaient tiqué, en septembre 2002, lorsqu'il avait épousé cette jeune femme qui se faisait appeler Maud. Il avait 75 ans, elle trente-deux de moins. Onze mois plus tard, l'épouse a prévenu les amis de Simon qu'il avait trouvé la mort un mois plus tôt, renversé selon elle à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Elle avait fait incinérer le corps, dispersé les cendres dans la Saône, sans avertir personne. L'un des copains a prévenu la police.

Les enquêteurs ont d'abord découvert qu'il n'y avait jamais eu d'accident mortel, début juillet, à Bagnères-de-Bigorre. Simon Jochimec était en fait mort le 12 juillet, près de Valladolid, en Espagne. Effectivement renversé par une voiture. Sa veuve ne s'appelait par ailleurs pas Maud comme le croyaient tous les amis de Simon, mais Dominique Louis. Une ancienne policière, devenue call-girl. Les enquêteurs ont aussi découvert qu'elle avait un amant, Jean-Claude Vaze, 57 ans. Et que celui-ci se trouvait dans la région au moment de l'accident. Tous deux ont vite été soupçonnés d'avoir planifié l'assassinat de Simon Jochimec, pour hériter de 6 millions d'euros.

Une passion sans limite


Dominique et Jean-Claude se connaissent depuis 1980. Elle avait alors 22 ans, était mariée à Nantes. Lui avait 35 ans, était ouvrier dans le Jura, où il était marié avec la soeur de Dominique Louis. Petit et brun, trapu et pas très beau, Jean-Claude séduit Dominique dès la première visite de la cadette à sa grande soeur. Dominique rentre à Nantes transformée, selon son mari de l'époque. Elle demande le divorce et s'installe à Dôle, chez Michèle et Jean-Claude.

Elle y passe plusieurs mois, travaille comme secrétaire médicale, puis réussit le concours de gardienne de la paix et se retrouve, en 1982, à Sainte-Foy-lès-Lyon, chic banlieue lyonnaise. Sa liaison avec Jean-Claude Vaze se poursuit, clandestine. Ils ont cependant un fils, Olivier, en 1986, mais ce n'est qu'au début des années 90 que Jean-Claude quitte Michèle pour sa soeur. Scandale dans la famille Louis. Dominique est rejetée par tous.

Un policier de la DST


Elle travaille alors au commissariat de La Mulatière, au sud de Lyon. Mais avec Jean-Claude, ils mènent grand train et la policière croule sous les dettes. Après un redressement judiciaire civil, en 1993, elle commence à se prostituer. Sous le pseudonyme de Maud, elle passe des petites annonces et propose des soirées coquines à des messieurs fortunés de «plus de 40 ans» . Grande (1m78), blonde, bien éduquée, elle a de l'allure, une voix charmante. Les enquêteurs retrouveront, dans un calepin de 1995, des dates, des sommes, et les noms des clients. Parmi eux, un policier de la DST et un haut magistrat ; ce qui fera jaser dans les couloirs du tribunal.

Pendant que Maud se prostitue, Jean-Claude s'installe en Espagne avec leur fils. Il achète des 4x4 et les revend en France, où il touche le RMI. Elle multiplie les allers-retours entre Alicante et Lyon, puis l'Inspection générale de la police nationale découvre les activités annexes de Dominique Louis. Contrainte de démissionner en 1994, elle continue d'exercer comme call-girl, et gagne bien mieux sa vie sans uniforme.

Il est précisé : "Juif"

Sur le calepin de 1995, certains noms de clients sont accompagnés d'annotations troublantes. Pour l'un d'eux, il est précisé : «Juif». Pour deux autres : «Héritage 1», «Héritage 2». Dominique Louis affirme qu'elle ne sait de quoi il retourne : le calepin est rédigé de la main de l'amant. Celui-ci affirme qu'il s'est contenté de recopier un carnet de sa maîtresse.

L'un des clients signalé «Héritage» a un oncle richissime et malade. Il se confie à Maud, qui devient assidue auprès de lui, avant de le délaisser brutalement. L'oncle a légué toute sa fortune à l'Etat d'Israël.
«Héritage» l'a auparavant introduite dans son cercle de bridge et son club de tennis. Il l'a présentée à de nombreux amis, dont certains sont devenus des clients de Dominique. Ainsi, Simon Jochimec, qui a alors 74 ans. Fils d'une commerçante d'origine russe qui tenait le Palais du bas, jolie boutique d'un passage couvert lyonnais, Simon vient d'hériter, en janvier 2001. Jusqu'au bout, il s'est occupé de sa mère possessive. Il en parle à «Maud». Naïf et généreux, il tombe «amoureux de cette femme», selon Claude, l'ami à qui Dominique Louis a téléphoné, en août 2003, pour annoncer tardivement le décès de son époux.

Mariage en catimini

Simon et Dominique se marient en catimini, le 6 septembre 2002. Elle recrute comme témoins le vendeur d'un appartement qu'elle vient d'acheter, et un marchand de journaux de son quartier. Trois jours après, elle a procuration sur les comptes de Simon, bientôt transférés sur un compte commun en Suisse. 800 000 euros sont ensuite virés en Espagne, où le couple Jochimec achète une grande villa à Santa Pola, près d'Alicante. Simon n'y mettra jamais les pieds. Jean-Claude Vaze s'y installe, et paie les travaux avec une carte bleue au nom de Simon Jochimec. Le mari connaît-il l'existence de Jean-Claude Vaze et d'Olivier ? Dominique Louis répond que le mari sait qu'elle a un fils, dont il préfère ne pas encombrer ses vieux jours. Olivier apprendra par les enquêteurs que sa mère était mariée à Simon Jochimec.

Celui-ci meurt le 12 juillet 2003, à Villalar de los Comuneros, percuté sur le bas-côté d'une route peu fréquentée. Dominique explique à la guardia civil qu'ils allaient de Tordesillas à Zamora, qu'il y a eu une anomalie au niveau d'une roue, Simon est descendu, elle n'a rien entendu, seulement vu passer un 4x4. Les policiers espagnols tiquent car les roues n'ont aucun défaut, la route est rectiligne, et le sol ne témoigne d'aucune trace de freinage. Ils conservent le pantalon de Simon, sur lequel un large pneu a laissé son empreinte. Puis autorisent Dominique Louis à faire incinérer le corps, trois jours après l'accident. La veuve rentre en France le jour même.

«Moins tu parles, mieux je préfère.»

La police judiciaire se met sur l'affaire le 19 août 2003. Rapidement, les amants sont placés sur écoute. Ils se montrent généralement prudents, mais Jean-Claude Vaze conseille à sa maîtresse de prendre une «intonation triste» lorsqu'elle évoque Simon. Et Dominique se lâche un jour, au cours d'une dispute. Elle commence à dire à Jean-Claude qu'ils ont «fait ça ensemble pour en arriver là». Il coupe court: «Moins tu parles, mieux je préfère.» Dominique est arrêtée le 20 janvier 2004, Jean-Claude, trois jours plus tard.

Lors d'une perquisition, les policiers découvrent que l'amant a été marié une première fois, avant la soeur de Dominique. Il a épousé une certaine Suzanne, en septembre 1968. Elle est morte enceinte, treize mois plus tard, en compagnie de son petit frère, dans un accident de voiture. Jean-Claude Vaze était au volant. Il aurait perdu le contrôle, et plongé dans le Doubs. Une information a été ouverte pour homicide involontaire et le père de la victime, gendarme, dirigeait la brigade locale de recherche. Mais l'affaire a été classée, le dossier s'est perdu, et le magistrat qui s'en occupait ne se souvient de rien.

La maîtresse se met à table

Au début de leur incarcération, Dominique et Jean-Claude restent solidaires. Elle lui envoie des dessins, des petits mots, lui promet qu'il fêtera ses 60 ans à Las Vegas. Mais le 13 janvier 2005, Jean-Claude demande au juge de faire expertiser les pneus de la voiture de Dominique. Selon lui, elle a peut-être renversé accidentellement son mari. Trahie, la maîtresse se met à table.

Elle raconte d'abord que Jean-Claude Vaze l'a contrainte à se prostituer. Alors qu'ils étaient endettés, il aurait pris une assurance-vie, et serait parti plusieurs fois de la maison en disant qu'il allait marcher sur une route pour se faire écraser afin qu'elle touche la prime. Elle aurait accepté de se prostituer. Une ancienne maîtresse de Vaze a par ailleurs confié aux enquêteurs qu'elle aussi avait été poussée à se prostituer occasionnellement, via des petites annonces. L'amant répond qu'il n'a jamais forcé personne à se vendre.


«Dur en psychologie mais nul au lit»

Enfin, le 18 mars 2005, Dominique Louis confie au juge sa dernière version sur la mort de Simon. Selon elle, Jean-Claude est venu les chercher à leur hôtel, le 12 juillet, pour les guider vers Zamora. Ils auraient suivi son 4x4, puis Jean-Claude se serait rangé sur le bas-côté, pour proposer à Simon de finir la route avec lui, afin de discuter. Le vieil homme serait descendu de la 406, Dominique aurait démarré, et aurait vu quelques secondes plus tard, dans son rétroviseur, le corps de son mari qui volait devant le 4x4. Pour toute explication, Jean-Claude lui aurait dit qu'il ne supportait plus sa liaison avec Simon.

Depuis la demande d'expertise de la 406, la défense de Dominique Louis dépeint un Jean-Claude Vaze tyrannique, tenant sa maîtresse sous contrôle. Les avocats de Jean-Claude Vaze répondent que la veuve est une séductrice, une manipulatrice. Les amants se déchirent, s'injurient copieusement à chaque passage devant le juge. «C'est un dur en psychologie, mais un nul au lit» , jette un jour Dominique.

«de longue haleine»

Jean-Claude, de son côté, impose une confrontation en présence de leur fils, dont il conteste le témoignage. Car Olivier a affirmé aux policiers que la veille et l'avant-veille de la mort de Simon, il avait sillonné avec son père les routes entre Tordesillas et Zamora, comme pour une reconnaissance. Quelques jours plus tard, le fils avait remarqué un choc sur le capot du 4x4 du père, qui avait fait changer les quatre pneus, pourtant récents. Les policiers français ont retrouvé l'ancien modèle, dont l'empreinte correspond à la trace sur le pantalon de Simon.

La justice soupçonne les deux amants d'avoir préparé ensemble, «de longue haleine», l'assassinat de Simon. Le juge d'instruction Dominique Brault a renvoyé Jean-Claude Vaze devant la cour d'assises pour assassinat, et son ex-maîtresse pour complicité. Les débats s'ouvrent demain et sont prévus pour durer une dizaine de jours.

Cette semaine d'assise était passionnante

Pour ce qui est des plaidoiries, j'ai particulièrement apprécié celle de Me Doyez replaçant Jean Claude Vaze dans son rôle de manipulateur sans scrupule. Celle de Me Sauveyre était intéressante mais avec beaucoup de redites : une entente entre ces deux là aurait clarifié le tout .

Pour ce qui est de Me Damiano, plaidoirie courte avec une deuxième partie meilleure que la première. De l'avis de l'un des assesseurs, elle est la moins aguéries des 4 avocats de la défense. Me Saint Pierre nous a sorti le grand jeu avec 1h45 de plaidoirie !! A force de démontage systématique des preuves techniques, il aurait pu emporter la conviction des jurés s'il n'avait pas répété 10 fois les mêmes arguments (en tout il en avait 3 !!) mais je m'avance peut être un peu trop vite...

Wait and see : délibéré dans la journée...

La "veuve noire" et son amant condamnés à 28 et 30 ans de prison
mercredi 30 janvier 2008 18h42

Jean-Claude Vaze et sa maîtresse Dominique Louis, épouse Jochimec, ont été condamnés mercredi par les assises du Rhône à respectivement 30 ans et 28 ans de réclusion pour l'assassinat en 2003 du richissime mari septuagénaire de cette dernière. L'avocat général avait requis mardi la réclusion criminelle à perpétuité pour ce "couple de prédateurs".

Surnommés les "amants terribles" dans la presse, Jean-Claude Vaze et sa maîtresse Dominique Louis ont été condamnés mercredi par la cour d'assises du Rhône à 30 ans pour lui et 28 ans pour elle de réclusion criminelle sans période de sûreté. L'un des enjeux de leur procès, pour le meurtre de l'ancien richissime mari septuagénaire de Dominique Louis, épouse Jochimec, en 2003, était de déterminer lequel des deux avait influencé l'autre jusqu'à commettre le crime. Dominique Louis était poursuivie pour complicité, Jean-Claude Vaze pour assassinat. L'avocat général avait demandé de son côté une peine plus lourde que celle décidé par les juges et égale pour les deux.

"C'est un crime crapuleux, prémédité, un guet-apens à l'étranger et il n'y a pas de remord" avait ainsi expliqué mardi Christian Roussel, le représentant du ministère public qui avait requis la réclusion criminelle à perpétuité. Dans son réquisitoire, il avait défendu la thèse d'un "couple de prédateurs", unis dans le crime, qui, après avoir trouvé la "poule aux oeufs d'or", ont monté un "guet-apens" pour s'approprier la fortune de 6 millions d'euros. "C'est un couple complémentaire. Ce sont des associés, ils sont ensemble avant, pendant et après les faits", a poursuivi le magistrat. A la barre, Dominique Louis, l'épouse Jochimec, s'était présentée comme une femme soumise aux volontés de son amant. Une thèse renforcée par les déclarations des proches de Jean-Claude Vaze qui l'ont souvent décrit comme un manipulateur.

Simon Jochimec, riche époux âgé 75 ans, est mort en juillet 2003 alors qu'il était en vacances en Espagne avec sa nouvelle épouse, qui avait dû quitter la police après des affaires de moeurs. Selon les déclarations de sa femme, il aurait été renversé en descendant de voiture par un autre véhicule sur une petite route. La présence en Espagne de Jean-Claude Vaze à l'heure de cet "accident" a été démontrée. Le verdict est attendu mercredi.


Article EUROPE 1

Pour ceux que ça intéresse, j'ai récupéré le Secret d'Actualité passé sur M6 en mai et dont le thème est le procès qui nous occupe sur ce post, enfin surtout moi à ce que je vois.

Si des gens sont intéressés, envoyez-moi un message privé sur le forum.

C'est bien de se parler tout seul?!
Ton post m'a assommé, et pourtant j'ai un peu assisté aux débats.
Cela dit, merci pour l'article de Libé, il résume très bien l'affaire!

Sandrine.Vara a écrit:

C'est bien de se parler tout seul?!
Ton post m'a assommé, et pourtant j'ai un peu assisté aux débats.
Cela dit, merci pour l'article de Libé, il résume très bien l'affaire!

Finalement, la présidence rend psychopate ... ou bien il faut être psychopate pour être président

Moi je pousse un coup de gueule contre les vieux qui venaient au procès par curiosité malsaine et pour voir à quoi ressemblait une prostituée !

Et sinon je suis d'accord avec toi pour les plaidoiries. Me Doyez a été brillant !

Mais des deux cotés j ai trouvé que deux plaidoiries c'était trop car ils se répétaient !

Voila c est tout !!!